La chute de Tobrouk est presque célébrée comme une victoire côté anglais. En effet, la résistance farouche qu'a opposée Tobrouk a permis à Auchinlek de foncer vers l'ouest, s'emparant successivement de Capuzzo, Bardia, et enfin Gambut, pratiquement sans rencontrer d'opposition. Les équipages de chars et servants d'artillerie évacués de Tobrouk ont été décorés, certains à titre posthume, pour la destruction de plus d'une centaine de chars de l'Axe.
Rommel a pris Tobrouk et a enfin son port de ravitaillement, mais il est à genoux et la ligne de front a reculé de plus de 50km vers l'ouest. Une nouvelle fois, tout est à refaire pour espérer atteindre le canal de Suez, objectif ultime.
Il est temps de redéployer les forces pour stabiliser la ligne de front à Sidi-Rezeigh à l'est, et sauver si possible la position enviable de Bir-El-Gobi au sud.
Pendant ce temps, c'est sur le front de l'est que la Wehrmacht piétine. Encore une fois, alors qu'un dernier assaut, qui doit être décisif, se prépare sur Moscou, c'est là-bas qu'on nous rappelle. Cette fois, ce n'est plus la douceur du climat de la fin de l'été sur la côte de la mer noire, mais bien l'hiver russe qui a commencé là-haut.
La dernière mission en Libye pour 1941 portera donc sur un appui de nos troupes en redéploiement en direction de Sidi-Rezeigh à l'est, et de Bir-El-Gobi au sud. La situation est incertaine au sud où les blindés rouges approchent de la ville après avoir traversé le défilé du djebel.